HOMEPAGE

HISTOIRE DE LA GUITARE CLASSIQUE

IMAGES DE GUITARES ANCIENNES

HISTOIRE DU FLAMENCO

 

TABLE DES MATIÈRES

Proche-Orient ancien Le 18ème siècle
Égypte et Rome Le 19ème siècle
Europe du Moyen-Âge Guitaristes d'Espagne
Le 16ème siècle
Le 17ème siècle Le 20ème siècle

Proche-Orient ancien

On croît que l'histoire de la guitare remonterait jusqu'au Proche-Orient antique. Là-bas, les archéologues ont retrouvé des instruments de musique et leurs représentations qui seraient les premiers points de repère ou indicateurs du début incertain de l'histoire de la guitare.

Parmi les fouilles faites à Babylone, les plus intéressantes ont révélé des plaques d'argile datant de 1900 à 1800 avant J.-C. Ces plaques représentent des personnages nus jouant d'instruments de musique dont quelques uns présentent une ressemblance quelconque avec la guitare. Un examen de près de ces plaques montre que les instruments représentés, ressemblant à la guitare, possèdent un corps et un manche distincts. Le dos de ces instruments est sans doute plat; la façon dont le prêtre tient l'instrument contre sa poitrine exclut la possibilité que ces instruments aient une forme incurvée. Il est clair que c'est la main droite qui pince les cordes. Sur l'instrument représenté, le nombre de cordes n'est malheureusement pas clair, mais sur une autre plaque, au moins deux cordes sont visibles sur l'instrument. On a mis en évidence des représentations d'instruments ressemblant à la guitare en Assyrie, à Susa (une ancienne ville au nord du Golfe persique: capitale de l'Empire perse, et au Luristan, région de l'ancienne Perse.

Égypte et Rome

Au tout début, le seul instrument à cordes pincées en Égypte était la harpe en forme d'arc. Plus tard, il y eut un instrument ayant un manche possédant des frettes méticuleusement marqués, probablement faits de boyau animal, qui faisaient le tour du manche. Éventuellement, quelques uns de ces traits caractéristiques évolueront vers un instrument plus perfectionné qui sera le prédécesseur non seulement de la guitare mais de tous les instruments à cordes pincées et à cordes frottées avec un archet. Suite à des développements ultérieurs, cet instrument se rapprochera encore plus, de par la forme, à la guitare.

L'instrument qui a existé durant la période romaine (30 av. J.-C.-400 ap. J.-C.) est fait entièrement de bois. La caisse en cuir brut est remplacée par une caisse en bois sur laquelle cinq groupes de petites rosettes sont visibles. Cet arrangement a duré jusqu'au 16ème siècle. Sur un instrument trouvé dans une tombeau copte en Égypte, on remarque que les courbes des côtés sont déjà bien prononcées et la ressemblance avec la forme d'une guitare est apparente. L'arrière de l'instrument est devenu totalement plat plutôt que courbé vers l'avant de la caisse, l'avant et l'arrière de la caisse sont maintenant joints et tenus en place par des éclisses de bois qui forment les côtés. Ces caractéristiques sont encore visibles chez la guitare moderne.

Europe du Moyen-Âge

Le premier instrument à cordes connu, originaire d'Europe du Moyen-âge, remonte jusqu'au 3ème siècle ap. J.-C. Un examen de cet instrument du 3ème siècle révèle une caisse ronde se terminant en un manche large. Ce type d'instrument continua d'être utilisé pendant plusieurs années. On a retrouvé aussi une description d'instruments datant de l'époque carolingienne (environ 751-987 ap. J.-C. jusqu'à 911 ap. J.-C.) qui pourraient provenir de France ou d'Allemagne.

L'instrument carolingien est rectangulaire, la caisse étant à peu près de même longueur que le manche, la tête du manche est plus large, percée et contient de petites mécaniques auxquelles les cordes sont attachées. Dans certaines illustrations, on note quatre mécaniques, cinq dans d'autres. Les cordes, d'un nombre correspondant, sont jouées de deux manières: soit avec un plectrum ou avec les doigts. L'instrument carolingien conserva sa forme jusqu'au 14ème siècle.

À la même époque, un autre instrument vit le jour côte à côte avec l'instrument carolingien. Ce nouvel instrument avait une caisse différente, passant d'une forme rectangulaire à une légère forme courbée. Des représentations de ce nouvel instrument peuvent être trouvées dans certaines cathédrales anglaises. Des peintures d'instruments ressemblant à la guitare ont été mises à jour dans des cathédrales françaises et espagnoles avant le 14ème siècle.

Guitarra Latina et Guitarra Morisca

La Guitarra Latina et la Guitarra Morisca étaient distinctes. La Guitarra Morisca a été apportée par les Maures, de là son nom. Sa caisse était ovale et comportait plusieurs rosettes sur le dessus. Les Arabes, traversant l'Égypte dans leur grand voyage pour compléter la conquête musulmane d'Afrique du Nord et de l'Espagne, pourraient avoir conçu et transmis les caractéristiques d'origine de leur instrument aux luthiers d'Europe de l'Ouest. Il est possible aussi que les premières guitares espagnoles aient été créées en Europe. On peut être seulement certain que l'influence des Arabes en Espagne a préparé le terrain pour l'avènement de la guitare.

La Guitarra Latina cependant, était caractérisée par des côtés courbés. On pense qu'elle est arrivée en Espagne d'un autre pays européen. C'est ce type de guitare qui sans doute est à l'origine de la guitare moderne.

La popularité acquise par la guitare peut être attribuée aux troubadours et au fait qu'ils étaient nomades. Ainsi, la guitare pourrait être arrivée de Provence, vers l'Espagne en passant par la Catalogne. La guitare pourrait ensuite avoir passé en Espagne grâce à des troubadours itinérants espagnols. Dans l'Europe du Moyen Âge, ces troubadours voyageaient sans cesse. Leurs compositions musicales ainsi que leurs performances ont contribué à enrichir la culture musicale en général et ont donné un important élan à la popularité de la guitare sur le continent

Le 16ème siècle

Jusqu'au Moyen Âge, une grande partie des connaissances sur la guitare et son évolution était déduite d'oeuvres, d'écrits, de peintures et de sculptures. Il en découle que beaucoup d'inexactitude est associée à ces connaissances.

Au début du seizième siècle, cependant, on trouve beaucoup plus de fiabilité dans ces connaissances à cause de l'apparition d'instruments qui existent encore aujourd'hui. Des guitares du seizième siècle apparaissent sous forme de vihuela de l'époque de Luis Milan, de guitare Rizzio de France, de chitarra battente d'Italie.

La Vihuela

En Espagne, apparaît un autre instrument: la vihuela (voir fig.1-2). À l'origine, la vihuela était une petite guitare à quatre et cinq cordes. Vers la même époque, au 16ème siècle, on vit l'apparition du luth (fig.3) comme instrument favori de l'aristocratie dans presque toute l'Europe. Sauf en Espagne cependant. Dans ce dernier pays, le luth était associé aux Maures et à leur domination tyrannique. Pour cette raison, les Espagnols n'étaient pas attirés facilement par cet instrument. Ils appréciaient cependant la musique composée pour le luth, mais en cherchant un moyen de jouer cette musique sur un instrument différent du luth. Les aristocrates, eux, se tournèrent vers la populaire guitarra avec ses quatre doubles cordes. Toutefois, une guitare avec seulement quatre cordes n'était pas assez puissante pour rencontrer les besoins de la musique polyphonique complexe. De plus, les aristocrates d'Espagne dédaignaient cette guitare qui était alors l'instrument associé à la basse classe. Dans le but de trouver une solution à cet état de fait, la guitare à quatre cordes fut agrandie et on en fit une guitare à six cordes doubles accordées de la même façon que la guitare actuelle à six cordes simples à l'exception de la troisième corde, accordée un demi-ton plus bas. C'était l'instrument qui allait être connu sous le nom de vihuela.

Dans sa forme la plus avancée, la vihuela était une guitare avec six cordes doubles faites de boyau animal. La forme la plus grande de vihuela mesurait quelques quatre pouces de plus que la guitare moderne. Le manche avait douze frettes.

Un des premiers vihuelistes, dont les publications nous sont connues était Luis Milan, né en 1500. En 1535, il publia un livre, Libro de Musica de Vihuela de Mano Intitulalo "El Maestro". C'est probablement l'ouvrage le plus important de Luis Milan.

La dernière vihuela connue remonte à 1700 et représente le stade final de développement de l'instrument. Ses frettes sont en métal, les courbes de la caisse sont plus prononcées et la rosette est de type ovale. Cet instrument a joui d'une popularité évidente vu la grande quantité de musique écrite pour lui et qui existe encore. La musique pur la vihuela était écrite en notation de tablature: dans ce système, chaque ligne de la portée représente une corde de l'instrument. Dans le système de tablature espagnole et italienne, la première corde est représentée par la ligne du bas, tandis qu'en tablature française et anglaise, c'est le contraire. Les chiffres sur les lignes indiquent le frette où on doit appuyer le doigt sur une corde associée à la ligne. Les valeurs de notes sont indiquées par les représentations de divers types de notes au-dessus de la portée. Ces valeurs de notes sont semblables à notre système de notation actuel.

Les premiers à publier des oeuvres de tablature espagnole pour la vihuela furent Luis de Milan en 1535, Luis de Narvaez en 1538, Alonso de Mudarra en 1546.Cette collection de tablatures contient les plus belles compositions instrumentales de la Renaissance. Le 16ème siècle a été l'âge d'or de la musique de vihuela espagnole.

La guitare à quatre séries de cordes

La guitare égyptienne à quatre cordes, une fois arrivée en Europe, subit un important changement de forme. Le nombre de cordes devint variable, passant de trois, quatre à cinq cordes. Cependant, la guitare à quatre cordes (fig.4) se révéla la plus populaire vers la fin du Moyen Âge.

Au 15ème siècle, les expressions chitarra et chitarino (Italie), guitarra (Espagne), quitare, quinterne (France), et gyterne (Angleterre) faisaient allusion à un instrument au dos arrondi qui plus tard évolua et devint la mandoline. Au 16ème siècle seulement, plusieurs des expressions ci-haut mentionnées furent utilisées pour désigner les membres de la famille de la guitare. [Tyler James, 1997]

La guitare à quatre cordes était en fait une guitare à quatre doubles cordes dans la majeure partie de l'Europe sauf en Italie où la première corde était simple, et la guitare en Italie était accordée différemment du système standard. Alors qu'en général la pratique était d'accorder en octave la paire la plus basse de cordes, chacune des trois autres paires étant accordées, en unisson, les Italiens accordaient les deux premières paires de cordes en octave, les deux paires les plus basses étant accordées en unisson. La première corde était simple. Le plus souvent, l'Italie et les autres pays d'Europe accordaient leurs guitares en sol, do, mi, la.

En Espagne, il y avait deux principaux systèmes d'accordement de la guitare à quatre séries de cordes. Le premier consistait à accorder la guitare en sol, ré, fa dièse, si. Ce système était plus approprié pour les vieilles ballades et la musique golpeada (musique exécutée en accords) que pour la musique actuelle. L'autre système était identique à la façon dont les quatre premières cordes de la guitare moderne sont accordées.

La première des tablatures espagnoles contenant de la musique sérieuse pour la guitare à quatre séries de cordes fut celle de Alonso Mudarra. On y trouve quatre fantasias, une pavana et la romanesca "Gárdame las Vacas". Le second ouvrage destiné à la guitare à quatre séries de cordes est Orphelina Lyra de Miguel de Fuenllana. Le dernier ouvrage contenant de la musique pour cet instrument fut l'ouvrage de Juan Carlos Arnat's Guitarra Española y Vandola de cinco Ordenes y de Quatro, en 1586.

À mesure que ces tablatures espagnoles étaient publiées, la guitare à quatre séries de cordes connaissait une popularité croissante en France et en Italie. En Italie, une collection de musique pour la guitare était publiée à Venise sous le titre Libro de tabolatura de chitarra, par Paolo Virchi. Le nombre croissant de publications était équivalent au nombre de joueurs de guitare.

En France, l'édition de musique eut des effets marqués. De 1551 à 1555, cinq livres de tablatures pour guitare furent publiés à Paris par Adrien Le Roy et Robert Ballard. Ces livres contiennent des fantaisies et des pièces de musique de danse telles que branles, galliards; de la musique pour chant et guitare: psaumes, chansons. Ces compositions provenaient de plusieurs maîtres. On y voit la preuve qu'une vraie école de guitare a existé en France au 16ème siècle.

D'allemagne, nous retenons les noms de deux joueurs de guitare: Michael Janusch et Michel Mulich.

Il doit y avoir existé un grand nombre d'autres guitaristes, dans ces pays, qui demeureront pour toujours anonymes, leur musique n'ayant jamais été éditée car, à cette époque, il était presque impossible de publier sans une sanction royale.

La guitare à cinq séries de cordes

Au Moyen Âge, des guitares à trois, quatre et cinq cordes ont coexisté. À partir du 15ème siècle, la guitare à quatre doubles cordes devint la plus populaire. Au 16ème siècle, elle fut, à son tour, supplantée par la guitare à cinq doubles cordes (fig.5).

La première preuve d'une guitare à cinq séries de cordes nous est donnée par une gravure italienne datant du 15ème siècle. L'instrument en question est au moins aussi grand que la guitare moderne, la caisse semble plus grande que celle de la guitare actuelle. Sa construction soignée attire notre attention sur l'excellent travail d'artisanat pour lequel les luthiers italiens de cette époque étaient réputés.

Il existait un instrument, parent avec la guitare à cinq séries de cordes, connu sous le nom de chitarra battente (fig.6). La chitarra battente est caractérisée par une caisse de résonance à l'arrière courbé légèrement vers l'extérieur (fig.7) contrairement à l'arrière plat de la caisse de la guitare moderne. Le chevalet se terminait par des dessins en forme de feuilles à chaque extrémité. Les frettes, faits de boyau animal, étaient collés, et un chevalet, semblable à celui utilisé sur le luth, était collé sur la caisse. L'arrière de la caisse était décoré de rayures blanches. Ces derniers motifs sont devenus très populaires plus tard. À ses débuts, la chitarra battente était surtout un instrument joué en arpégeant. Au début du 16ème siècle, elle fut utilisée pour jouer en monocorde en plus d'être utilisée pour arpéger. La popularité de la guitarra battente est illustrée par ses fréquentes représentations en peinture.

La guitare Rizzio française est également décorée avec beaucoup de goût. Elle est décorée d'écailles de tortue, d'ivoire, de nacre, et de bois d'ébène.

En Espagne, l'ouvrage le plus complet sur la guitare à cinq séries de cordes a été publié à Barcelone en 1586. Écrit par Juan Carlos Amat, l'ouvrage possède une section concernant une nouvelle méthode pour jouer de la guitare à cinq séries de cordes et contient plusieurs compositions dédiées à cet instrument.

En conclusion: la guitare à cinq séries de cordes provient du  développement et de l'évolution de la guitare à quatre séries de cordes. La guitare à cinq séries de cordes était accordée selon A-D-G-B-E comme les cinq premières cordes de la guitare moderne. Puisque la guitare à quatre séries de cordes était accordée comme les quatre premières cordes de la guitare moderne, on en conclut que l'addition de la corde basse A a donné naissance à la guitare à cinq séries de cordes. La guitare à cinq séries de cordes est apparue en Italie, y a connu la faveur ainsi qu'une popularité croissante à travers l'Europe du 16ème siècle.

Le 17ème siècle

Sous le patronage de la noblesse européenne, la guitare a connu premièrement une reconnaissance comme instrument qui devint par la suite indispensable. Le nombre de compositeurs pour cet instrument, de guitaristes, et de fabricants de guitares atteignit des proportions insoupçonnées. L'amélioration des méthodes d'édition et de publication nous a permis de connaître les noms de ces compositeurs, guitaristes et luthiers.

C'est un fait connu que le roi Louis XIV de France lui-même jouait de la guitare et que c'était son instrument favori. Il eut comme professeur un des plus importants guitaristes français dont le nom nous est connu - Robert de Visée (1650-1725). Jean Baptiste Lully était un grand compositeur à cette époque. Il jouait de la guitare et a composé pour cet instrument.

Nous connaissons les noms de plusieurs fabricants de guitare de l'époque baroque française. René Voboam représente le summum de l'école de fabricants de guitare en France (fig.8) durant le 17ème siècle. Il a fabriqué une guitare datée de 1641. Cette guitare est un exemple de fabrication d'instrument avec beaucoup d'ornements. Alexandre Voboam et son fils Jean firent aussi des guitares représentatives du 17ème siècle.

Influence germanique

En Hollande,au 17ème siècle, il y eut un très grand nombre d'ouvrages de musique pour la guitare publiés. L'oeuvre d'Isabel van Laughenhove est représentative de cette époque. Mais, c'est en Allemagne que la guitare atteignit sa plus grande popularité en Europe du Nord. Heinrich Schütz (1585-1672), Samuel Scheidt (1587-1654) et Johann Hermann Schein (1586-1630) ont joué un rôle important.

Parmi les guitares allemandes qui existent encore, notons la première guitare connue fabriquée en Allemagne par Jacobus Stadler en 1624. Sa caisse est typiquement courbée, possède des rayures à l'arrière et démontre une forte influence des luthiers italiens. Une guitare du 17ème siècle d'un type totalement différent a été fabriquée par un prêtre, le père John de Apsom. L'arrière de l'instrument est décoré de gravures représentant une scène de la crucifixion.

Le fabriquant de guitare le plus éminent de toute l'Europe fut cependant Joachim Tielke de Hambourg (1641-1719). Ses guitares remarquables étaient faites et décorées de matériaux tels que l'ivoire, des écailles de tortue, du bois d'ébène, d'or et d'argent, de nacre, de bois de jaracanda. Ses guitares étaient toutes faites avec ce qu'il y a de plus élevé comme art. Sur l'une de ces guitares, les côtés sont faits d'ivoire gravé d'images. Ces images représentent des scènes de la Genèse. Ses autres guitares sont recouvertes de décorations florales, typiques de Tielke, représentant des scènes mythologiques, une caractéristique de ses oeuvres. Cette tendance envers la décoration raffinée et détaillée, telle que manifestée sur les instruments de Tielke, représente le summum de l'artisanat allemand; cela est comparable à l'artisanat des grands maîtres de la renaissance italienne.

Influence de l'Europe de l'Est

Selon les découvertes, la guitare est apparue en Europe de l'Est dès le milieu du 17ème siècle. En Tchécoslovaquie, les luthiers tchèques furent attirés par la guitare de type battente. Aux cinq cordes doubles de la guitarra battente originale, les Tchèques ajoutèrent une corde simple qu'ils utilisaient pour jouer la mélodie en solo. Les guitares d' Andrees Ott, un luthier de Prague, témoignent de l'impact de l'influence italienne.

La Pologne, dans l'histoire de la guitare, est associée à Jakob Kremberg, poète, chanteur et compositeur de Varsovie qui composa de la musique pour cet instrument. L'oeuvre de Kremberg est importante aussi en ce qu'elle nous donne de l'information sur la manière que la guitare y était accordée: la guitare y était accordée un ton plus bas que dans le cas de la guitare moderne.

Espagne et Portugal

Même si la guitare était moins populaire en Espagne qu'en Italie et n'était pas aussi populaire que la vihuela fut au siècle auparavant, on y retrouve des oeuvres importantes et un nombre d'excellents guitaristes qui commencèrent à être connus dans ce pays.

Un des guitaristes espagnols marquants de l'époque, Francisco Corbera, dédia son oeuvre Guitarra Española y sus differencias de sonos à Philippe IV, roi d'Espagne de 1621 à 1665. Mais le plus éminent guitariste espagnol du 17ème siècle fut Gaspar Sanz.

Sanz étudia la guitare en Italie et aussi l'orgue ainsi que la théorie musicale. Il devint organiste de la chapelle du roi de Naples. Lors de son retour en Espagne, il publia trois livres de musique de guitare en 1674,1675 et 1697. Ces livres contiennent les enseignements de haute valeur de l'auteur en matière d'improvisation et d'interprétation, tout en utilisant les deux manières de jouer la guitare: monodique (plucking) et par accords (strumming). Il pensait que la méthode monodique était plus appropriée pour la musique de danse. Il accordait sa guitare en A-D-G-B-E.

En plus d'être guitariste et organiste, Sanz était aussiun compositeur accompli. La musique en solo représente une grande partie de son livre. On retrouve également plusieurs danses et passacaglias. Sa notation musicale est en majeure partie en tablature mais on y retrouve aussi plusieurs courts passages écrits en notation musicale moderne.

La publication importante suivante, après celle de Sanz, eut lieu à Madrid en 1677. L'auteur en était Lucas de Ribayaz. On y trouve des danses dérivées de mélodies folkloriques.

Peut-être cependant, le plus important compositeur espagnol du 17ème siècle a été Don Francisco Guerau, un prêtre et musicien de la cour de Charles II. Son livre, Poema harmonico compuesto de varias cifres por el temple de la Guitarra Española, publié en 1694, contient quinze passacaglias et dix danses diverses incluant une pavana et un galliard. Dans son livre, il donne une série d'instructions sur la notion de tablature et de l'utilisation des ornements ainsi que des indications très précieuses sur la position des mains et la technique de la guitare, qui offrent un intérêt historique et pédagogique. Il a démontré l'utilisation du barré et il donnait beaucoup d'importance à la position de la main droite et à celle du pouce de la main gauche. Il a contribué à l'essor d'une technique considérablement avancée.

Au Portugal, le roi Jean IV (1603-1656) fonda la bibliothèque de musique la plus complète de l'Europe du 17ème siècle. Un des plus fameux guitaristes du Portugal fut Doisi de Velasco. Son premier livre fut publié à Naples en 1640. Un second ouvrage suivit cinq ans plus tard. Ainsi, plusieurs ouvrages espagnols et portugais furent publiés en Italie durant le 17ème siècle. Cela a rapport au fait que la plus grande popularité de la guitare en Italie attirait les maîtres espagnols et portugais à réaliser qu'ils auraient de plus grands avantages à faire imprimer leurs travaux en Italie plutôt que dans leur pays.

La guitare en Italie

La guitare avait une importance considérable dans la vie musicale italienne à cette époque. Le grand nombre de compositeurs et de guitaristes qui vivaient en Italie à l'époque baroque, et les nombreux instruments de cette époque en provenant, plus que de tout autre pays, et qui existent encore, sont la preuve que ce pays était le centre du monde de la guitare.

On pense que le facteur ayant eu le plus d'importance dans la popularité de la guitare en Italie et à l'enrichissement de sa littérature a été l'introduction d'Espagne du style essentiellement monodique (plucked style) de jouer de la guitare. Pour cette raison, la guitare en Italie en vint à être appelée chitaria spagñuola. Le style monodique (plucked style) de jouer de l'instrument éventuellement remplença le style rasgueado (strumming) par accords qui domina l'art de jouer de la guitare au 16ème siècle italien. Le style monodique était à son tour dérivé de la technique du vihuela que les Espagnols avaient adaptée à leur guitare. Après avoir adopté le terme chitarra spagñuola, les Italiens le popularisèrent graduellement et cette appellation devint générale et demeura pour le reste du 17ème siècle. Le terme "guitare espagnole" vient de chitaria spagñuola utilisé au 17ème siècle.

Les deux techniques (monodiques et par accords), essentiellement différentes, utilisées pour jouer de la guitare coexistaient dans l'Italie du 17ème siècle. La technique monodique (plucking) était écrite en se servant de la tablature. La technique d'arpège des accords (strumming) était rendue grâce à une notation spéciale développée par les compositeurs du 16ème et 17ème siècle. Cette notation spéciale consistait en un tableau d'accords de base, chacun étant identifié par une lettre majuscule.

Les compositeurs italiens du 17ème siècle étaient nombreux, mentionnons: Girolamo Montesardo dont l'ouvrage illustre la musique pour guitare du début du 17ème siècle. Benedetto Sanseverio qui a composé des pièces musicales sous forme de passacaglias, chaconnes, sarabandes.

Le plus éminent guitariste compositeur de ce siècle fut Francisco Corbetta (Corbetti). Corbetta voyaga à travers l'Italie comme guitariste de concert et fit une tournée du reste de l'Europe en remportant un grand succès, ses voyages le conduisant vers plusieurs cours royales. Il était un grand virtuose de la guitare. Corbetta utilisait différents types de tablatures pour écrire sa musique. Il composait selon différentes formes - toccates, passacailles, symphonies, etc.; mais ses plus importantes compositions demeurent ses suites, qui consistaient en des Almandas, Courrentes and Sarabandes. Elles furent les premières suites de l'époque baroque et Corbetta avait l'habitude de les grouper et de mentionner qu'elles devaient être jouées ensemble.

Giovanni Battista Granata a été le plus prolifique des maîtres du 17ème siècle. Ses compositions ont été publiées en sept volumes, chacun d'une taille importante. Ses pièces pour guitare solo comprennent des préludes, toccates, correntes et autres, et étaient complexes.

Parmi d'autres compositeurs italiens importants figurent: Domenico Pelligrini, Ludovico Roncalli. Ces compositeurs écrivaient en tablature comme les autres compositeurs précédemment mentionnés du 17ème siècle. Plusieurs de ces compositeurs voyagèrent à travers l'Europe en emportant avec eux guitare et leur musique. À part les compositeurs et leur musique pour la guitare, il y eut des ouvrages érudits écrits pour la guitare et ses interprètes.

La grande abondance de manuscrits musicaux italiens du 17ème siècle et d'ouvrages publiés est égalée par le grand nombre de guitares de cette époque qui existent encore dans les musées à travers le monde. Contrairement aux guitares des pays nordiques avec leur conception et leurs motifs plutôt uniformes, les guitares italiennes arboraient une grande variété de décoration. Plusieurs fabricants de guitares se distinguèrent quant à leur grand art au cours du 17ème siècle.

Antonio Stradivarius (1644-1737) de Crémone, le plus célèbre luthier italien du 17ème siècle, est renommé surtout pour ses violons, altos et violoncelles inégalés, mais il fut aussi connu pour avoir construit des harpes et des guitares (fig.9-10). Deux de ses guitares nous sont connues.

Le 18ème siècle

Au cours du 17ème siècle, l'Italie était la capitale incontestée du monde de la guitare, elle continua à dominer en ce domaine jusqu'au siècle suivant . À partir de ce moment, cependant, il commença à y avoir de la compétition des pays du Nord. L'Allemagne, où la guitare avait déjà été populaire au début des années 1600, devint de plus en plus un lieu de prédilection dans ce domaine de musique, et bientôt un grand nombre de guitaristes et de compositeurs pour la guitare, dont les accomplissements rivalisaient ceux de leurs congénères italiens, se firent connaître.

La guitare en Allemagne

La musique allemande baroque avait atteint un sommet avec des maîtres tels que Johann Pachelbel (1653-1706), Vincentius Lübeck (1654-1740) et Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Ce siècle connut un grand regain d'intérêt envers le luth. Bach lui-même, en plus de ses nombreuses cantates, passions, suites pour orchestre, concertos et autres pièces, a composé pour le luth.
Cette renaissance du luth fut suivie d'un enrichissement de la littérature musicale pour cet instrument qui se développa pour devenir de plus en plus complexe, ce qui contribua à la hausse de la popularité de la guitare. Le luth, devint donc un instrument de plus complexe au point où, à un certain moment, il possédait pas moins de 24 cordes. En conséquence, bien jouer d'un tel instrument demandait beaucoup d'habileté et d'entraînement, et comme la technique pour y arriver devint de plus en plus difficile, le luth fut de moins en moins accessible, les gens s'en désintéressèrent et se tournèrent vers la guitare.

Le nombre croissant de guitaristes avait pour égal un nombre croissant de compositeurs pour cet instrument. Un certain nombre composèrent pour la guitare solo: Johann Arnold (1773-1806), Friedrich Baumbach (1753-1813) et Johann Christian Franz (1762-1814) étaient certains d'entre eux. Cependant, l'aspect le plus important de la musique allemande de guitare du 18ème siècle est l'utilisation de la guitare dans une variété de combinaisons avec d'autres instruments de musique de chambre, par exemple: guitare et flûte; guitare et basson; guitare, alto et basse.

L'important ouvrage théorique sur la guitare Neu eröffneter theoretischer und praktischer Music-Saal, par Joseph Friedrich Bernhardt Kaspar Majer, mérite d'être cité. Cette publication constitue la première référence connue à une guitare à six cordes. D'après Majer, cette guitare était accordée en D-A-D-F#-A-D.
Une guitare à cinq cordes, provenant d'Italie, fut apportée à Weimar en 1788 par la duchesse Amalia von Weimar. Cet instrument servit de modèle au célèbre fabricant de guitares Jacob August Otto (1760-1829) pour ses premières guitares. Les guitares réalisées en se basant sur cet instrument devinrent très populaires dans le sud de l'Allemagne. Au cours des dix dernières années du 18ème siècle, un certain chef d'orchestre de Dresden, du nom de Naumann, demanda à Otto d'ajouter à sa guitare à cinq cordes une sixième corde de basse conformément à la pratique italienne.
La guitare devenue populaire en Allemagne, s'implanta dans les pays plus au nord. Au Danemark, Peter Schall (1762-1820) violoncelliste, a composé des airs et concerts avec accompagnement de guitare.

La guitare en Belgique et en Hollande

La Belgique a produit un nombre d'excellents guitaristes parmi lesquels se trouvait François Le Cocq, un violoniste avec l'Orchestre de la cour de Bruxelles. Il a écrit de nombreux ouvrages pour la guitare en tablature française (Recueil de pièces de guitare). Par après, il publia une anthologie de la musique de guitare des maîtres du 17ème siècle.

En Hollande, la famille Cuypers, fabricants d'instruments de musique renommés, faisaient aussi des guitares. Ils devinrent prospères avec des représentants à La Haye et à Amsterdam.

La guitare en Europe de l'Est

L'intérêt envers la guitare dans les pays du Nord de l'Europe n'avait d'égal que celui manifesté dans les pays de l'Est comme en Bohême, Tchécoslovaquie et en Russie. Jean-Baptiste Wanhall (1739-1813), un bohémien, a composé de la musique pour orchestre de chambre incluant la guitare.
En Tchécoslovaquie, la guitare, comme instrument d'interprétation, vit sa tradition s'enrichir grâce à des compositeurs comme Heinrich Dringeles et des fabricants de guitare comme Jean Bourgard qui travaillait à Prague. Ce dernier produisait, en plus de guitares, des mandolines, contrebasses, luths, guitares anglaises et une "guitare mécanique".
Vers la fin du 18ème siècle, la guitare scommença à s'enraciner solidement en Russie. Les précurseurs en fabrication de guitare apparurent vers cette époque. L'un d'entre eux était Ivan Andreyevitch Batov. Il avait établi son atelier à Ulm en 1780. À cet endroit ont été fabriqués une variété d'instruments musicaux incluant des guitares, balalaïkas, violons et violoncelles.

La guitare en France

Bien qu'il soit vrai que plusieurs des guitaristes mentionnés jusqu'à présent fussent membres d'orchestres de cour, c'est en France que la guitare a atteint le statut d'instrument par excellence pour la noblesse. Ici, la tendance consistant à associer la guitare à l'élégance devint spécialement important et se refléta par la suite dans les nombreuses oeuvres d'art dans lesquelles cet instrument est illustré. Les plus célèbres sont les peintures d'Antoine Watteau (1684-1721) dans lesquelles de jeunes hommes et femmes se baladent nonchalamment dans des scènes champêtres et jouent de la guitare. D'autres artistes français ayant illustré la guitare dans leurs oeuvres sont Jean-Baptiste Pater et Ollivier.
Les Français également produisaient des guitares qui étaient des oeuvres d'art. Ils développèrent leur art en suivant les mêmes méthodes de construction utilisées précédemment et représentées par l'instrument construit par René Voboam au 16ème siècle (fig.8). On peut observer une continuité de cet art sur un nombre d'instruments du 18ème siècle.
L'instrument fabriqué par Francisco Lupot est un exemple de guitare à six cordes du 18ème siècle, elle date de 1773. La guitare Salomon est un autre exemple. Elle a été fabriquée à Paris vers 1760 (fig.11).

Un genre plus inusité de guitare semble avoir été développé vers cette époque: la guitare basse. Cet instrument avait un surplus de cordes à l'extérieur du manche qui étaient attachées à une tête d'accordage séparée. Une guitare basse, fabriquée par Gérard J. Deleplanque, en 1782, avait six cordes simples sur le manche et quatre cordes basses à l'extérieur du manche. Ce type de guitare à dix cordes devait plus tard devenir extrêmement populaire durant la deuxième moitié du 19ème siècle, elle fut connue sous le nom de chitarra decachorda. Cette guitare a survécu jusqu'aux premières années du 20ème siècle.

La Révolution française de 1789 a forcé plusieurs nobles à s'exiler mais heureusement n'a pas signifié l'oubli pour la guitare. Au contraire, elle a connu, avec le temps,un plus grand degré de popularité du fait de son adoption par les classes populaires. Sûrement, la guitare n'aurait pu que difficilement atteindre ce degré de popularité avant et après la Révolution sans les efforts et travaux des compositeurs et musiciens-interprètes.

Interprètes et compositeurs du 18ème siècle

L'un d'eux était Trille Labarre, un virtuose de la guitare. Il composa de la musique pour guitare seule, guitare et violon et pour guitare et voix.
Un autre s'appelait Antoine Marcel Lemoine (1763-1877), un fameux virtuose qui jouait aussi du violon et qui composait.
B. Vidal était à la fois interprète, professeur et compositeur. Il écrivit une Nouvelle Méthode pour guitare.
Peut-être le personnage le plus remarquable dans l'histoire de la guitare du 18ème siècle en France est Charles Doisy. Il jouait à la fois de la guitare à cinq et à six séries de cordes et il écrivit un traité, Principes généraux... pour les deux instruments. Compositeur prolifique, il a laissé environ deux cents oeuvres pour guitare solo, guitare et piano, guitare et cordes, et pour guitare et cuivres.
Les Folies d'Espagne était un thème très populaire connu à travers l'Europe. Doisy composa pas moins de cinquante variations sur ce thème. Les Italiens Arcangelo Corelli et Alessandro Scarlatti écrivirent également des variations sur ce thème.

Tandis que la guitare progressait dans les différents pays d'Europe, l'Espagne avançait plutôt lentement à ce niveau. Le nombre de guitaristes espagnols, de compositeurs, et de fabricants de guitare était moins important comparativement à ce qu'il avait déjà été dans le siècle antérieur et à ce qu'il devait être dans le siècle à venir.

Durant les siècles précédents, la guitare avait existé dans l'ombre de la vihuela. À cause de cela, l'école espagnole de fabrication de guitare ne commença à s'épanouir que vers la fin du 18ème siècle. Vers cette époque, les ateliers de José et Juan Pages devinrent actifs de 1790 à 1819 à Cadiz, ville reconnue comme centre de fabrication d'instruments musicaux (fig.12)
José Benedict et Francisco Sanguino ont exercé une influence considérable dans l'évolution vers la guitare moderne.
Juan Matabosch, qui travaillait à Barcelone, fait partie des importants fabricants espagnols de guitare de la fin du 18ème siècle. La première guitare de Fernando Sor a été fabriquée par Matabosch.

Santiago de Murcia était un des plus importants guitaristes de l'Espagne du 18ème et fut l'un des derniers à utiliser la tablature.
Fernando Ferandière jouissait d'un rang élevé à titre de guitariste au 18ème siècle et Dionisio Aguado en parlait en termes élogieux. Ferandière a été un compositeur prolifique remarquable. Il a composé 235 oeuvres qui ont été publiées entre 1785 et 1799. La plus importante contribution de Ferandière, cependant, reste son Arte de tocar la guitarra española por musica, une méthode écrite en notation musicale moderne pour la guitare à six cordes, publiée à Madrid en 1799.

Une autre méthode intitulée Principios para tocar la guitarra de seis ordenes, de Don Frederico Moretti, un compositeur d'origine italienne, vit le jour presque en même temps que l'oeuvre de Ferandière. La méthode de Moretti a établi les principes de base de la technique de la guitare moderne et forma la base sur laquelle des améliorations ultérieures furent apportées. Moretti était très apprécié par F. Sor et Aguado pour son travail et ses innovations.

L'amour des Espagnols pour la guitare a été reflété par la fréquence d'apparition de cet instrument dans les oeuvres d'artistes tels que Francisco Goya (1746-1828). Dans Bravissimo, l'une des peintures de Goya, l'attention est attirée par la représentation de la guitare sur des thèmes d'une autre époque, comme toile de fond
D'autres oeuvres d'art espagnoles montrent un déclin de la popularité de la guitare dans les cercles aristocratiques et son émergence comme instrument national de l'Espagne.
Il y avait peu de fabricants de guitare au Portugal à la même époque. Parmi ces fabricants, le noms de José Pedeira Coelho, Miguel Ancho et Vieyra nous sont connus (fig.13).

L'Italie, malgré une faible diminution de popularité de la guitare au 18ème siècle, a maintenu son rang comme centre de cet instrument en Europe grâce à sa contribution à l'évolution de la guitare. Les compositeurs italiens écrivirent un grand nombre d'oeuvres et, comme les interprètes guitaristes et même les fabricants de guitare, voyagèrent beaucoup, donnant aux nombreux autres pays une idée de l'importance de leurs réalisations.

Parmi les nombreux compositeurs italiens pour la guitare, le plus célèbre a été Luigi Boccherini (1746-1805). Il voyagea beaucoup, comme plusieurs de ses contemporains, à titre d'interprète violoncelliste en compagnie du fameux violoniste Manfredini. Ces deux musiciens furent invités à Madrid où le frère du roi, l'infant Infante Don Luis, engagea Boccherini à titre de compositeur et interprète. Plus tard, Boccherini remplit des fonctions similaires pour le roi de Prusse. Après cette période, Boccherini étudia la guitare et fut invité à composer des partitions de guitare. En 1799, Boccherini composa une Symphonie Concertante pour guitare, violon, hautbois, violoncelle et contrebasse. Cependant, la majorité des oeuvres pour guitare de Boccherini est rassemblée sous forme de manuscrit.

Les grands progrès réalisés en Italie du côté du développement de la guitare eurent des répercussions à travers les autres parties du monde, car c'est pendant ce siècle que la guitare fut popularisée dans le Nouveau Monde, en particulier en Amérique du Sud. L'Argentine avait déjà produit un nombre de guitaristes. Parmi ces derniers, il y avait Manuel Macial et Antonio Guerrero, qui devinrent assez célèbres.

Les réalisations seules des artisans italiens auraient destiné l'Italie à occuper une place marquante dans l'histoire de la guitare. Ce fut grâce au travail de ces artisans italiens que la guitare fut construite avec beaucoup d'emphase sur une décoration élaborée de même qu'un style classique et fonctionnel.

Guitare à six séries de cordes

Incontestablement, le facteur le plus important dans l'évolution de la guitare a été l'ajout de la sixième corde. Cela a été sans doute une innovation propre au 18ème siècle, tout comme la guitare à cinq cordes était un produit du 16ème siècle. L'origine italienne de la guitare à six cordes s'appuie sur plusieurs arguments:

1) La chitarra battente italienne (fig.6-7) de la fin du 17ème siècle au début du 18ème siècle était faite d'un arrangement de six séries de doubles cordes.
2) Une publication de J.F.B.K. Majer datant de 1732 indique la façon d'accorder une guitare à six cordes.
3) La première guitare allemande à six cordes de Otto, a été construite selon la méthode italienne.

On ne connaît pas la date précise où la guitare à six cordes simples a remplacé la guitare à six cordes doubles. Cependant, il est possible de supposer sans trop de risque d'erreur que la guitare à six cordes simples remonte au milieu du 18ème siècle. Vers la fin de ce siècle, la guitare à six cordes simples avait éclipsé tous les autres types de cet instrument.

Donc, la guitare à six cordes était devenue la norme. La rosette fut remplacée par un trou plus grand, tandis que le manche fut allongé et on lui adapta des touches surélevées allant jusqu'à la rosette. Dix-neuf frettes métalliques fixes devinrent éventuellement la norme. Le chevalet était surélevé, la caisse élargie, et un barrage en forme d'éventail fut introduit sous la table de résonance afin de supporter des cordes plus tendues que les anciennes. Les cordes hautes furent faites de boyau (remplacé par du nylon, plus durable, après la Seconde Guerre mondiale), les cordes de basse, de métal enroulé sur de la soie (ou, plus récemment, autour d'un fil de soie). La notation en tablature devint démodée, la musique pour guitare étant universellement écrite en clef de sol, sonnant un octave plus bas que l'écriture. [Sparks, Paul, 1997]

Guitares bizarres

Au cours du 17ème siècle, la guitare a connu un certain nombre de changements dans sa structure. Des instruments nouveaux et insolites furent mis au point et furent à la vogue, des innovations furent essayées, dont certaines qui ont tenu bien au-delà du 19ème siècle.
La tentative pour obtenir un meilleur son a motivé plusieurs luthiers à expérimenter diverses formes de guitare. Les luthiers étaient aussi très attirés à cette époque par la bizarrerie et la nouveauté.
Les guitares les plus spectaculaires mises au point au cours des 18ème et 19ème siècles furent probablement la guitare-lyre et la guitare-harpe qui étaient proche parentes ainsi que la harpolyre.

Harpolyre: (www.harpguitars.net)

Inventée par Salomon en 1829,c'était une guitare-harpe à plusieurs manches (trois). Le manche du milieu avait six cordes comme une guitare. Le manche de gauche, sept cordes de basse accordées de façon chromatique du la au mi bémol. Le manche de droite avait 8 cordes accordées de façon diatonique en clé de do.

Harpolyre: (www.harpguitars.net)

Elles ont toutes été ,ises au point durant la période 1798-1830 à Londres sauf la Levien à Paris. Edward Light en a été l'inventeur le plus prolifique (ses instruments étant construits dans l'atelier de Barry), d'autres inventeurs ont été  Clementi, Harley, Wheatstone, Ventura, et finalement, Levien à Paris.

Guitares-harpes avec frettes. Rarement, surtout avec l'harpolyre de Salomon, on connaît d'autres instruments fabriqués pour être accordés et jouéscomme guitares-harpes, mais avec des frettes sous toutes les cordes. 

La guitare-lyre était faite d'un manche simple situé entre une paire d'appendices en forme d'ailes.
La guitare-harpe avait trois manches, chacun possédant six ou sept cordes. Seulement un manche pouvait être joué à la fois.

Une guitare ayant une caisse de résonance agrandie fut construite en Angleterre. L'agrandissement de cette caisse de résonance se traduisait par une longue saillie rectangulaire possédant sa propre rosette. Cela était probablement une tentative dans le but d'améliorer la qualité du son de l'instrument en augmentant la résonance de la caisse.

Plusieurs de ces innovations furent rejetées aussitôt qu'elles se révélèrent impratiques, toutefois, trois de ces modifications de la guitare de base trouvèrent un certain degré d'acceptation.

En premier lieu mentionnons la guitare de basse, qui était une guitare standard avec des cordes basses en surplus dont le nombre allait de deux à six. Ces cordes de basse supplémentaires étaient attachées à une seconde tête d'accordage liée au manche principal rendu courbé, ou en intégrant à la caisse un second manche lisse (sans frettes) muni d'une tête d'accordage.
Les deux autres types de guitares modifiées ayant eu une certaine popularité - the terzguitare et la quartguitare - étaient proches parentes. La première était plus petite que la guitare moderne et était accordée une tierce mineure plus haute: G-C-F-Bb-D-G. La dernière était plus petite encore et était accordée une quarte plus haute que la guitare moderne: A-D-G-C-E-A. Plusieurs compositeurs, dont Giuliani et Diabelli, écrivirent pour ces instruments. La guitare basse, la terzguitare et la quartguitare n'ont pas subsisté au-delà du premier quart du 20ème siècle.

Le 19ème siècle

Les diverses tendances empruntées par la guitare dans les siècles précédents peuvent, en rétrospective, être vues comme plusieurs routes primaires et secondaires menant à une seule destination - la guitare à six cordes simples. Cependant, la guitare n'a pas atteint le sommet de son évolution avant le 19ème siècle. À ce moment, l'acceptation de la guitare à six cordes devint universelle, s'étendant non seulement dans toutes les régions de l'Europe mais aussi au continent américain.

Les changements dans les conditions sociales apportées par la Révolution industrielle ont contribué à une connaissance accrue de la guitare. L'amélioration des moyens de transport a permis aux artistes de concert de voyager beaucoup plus qu'auparavant. Grâce au transport par train qui s'étendait à travers le continent, plusieurs guitaristes eurent des opportunités sans précédent de performer devant de grands auditoires à travers des tournées de concert prolongées. Ce fut l'époque des grands virtuoses guitaristes dont les tournées de concert à travers le monde contribuèrent à établir la base solide de la grande popularité que la guitare connaîtrait au 20ème siècle.

Au cours de la première moitié du 19ème siècle, Vienne était la capitale du regain d'enthousiasme envers la guitare. À cette époque, Vienne était devenue une plaque tournante musicale attirant plusieurs musiciens de partout en Europe. Les guitaristes firent partie des musiciens qui vinrent à Vienne et leurs nombreuses performances donnèrent à la guitare l'élan dont elle avait besoin afin d'être reconnue comme instrument solide d'expression artistique.

Simon Molitor (1766-1848) fut probablement le premier guitariste important à s'établir à Vienne. Les nombreuses compositions de Molitor comprennent des pièces pour guitare seule et de la musique de chambre avec partitions pour guitare. Parmi ces partitions, on compte des trios pour violon ou flûte, alto et guitare. Ces instruments faisaient partie de la riche vie musicale viennoise de cette époque.
Un autre interprète, Leonhard von Call (1769-1815), composa pour la guitare une grande quantité de musique qui devint populaire, de même qu'une méthode pour la guitare.

Mauro Giuliani

Mauro Giuliani (1781-1829), Italien d'origine, est l'un des plus importants chefs de file et interprètes de la musique pour guitare du 19ème siècle. Après un séjour prolongé à Vienne, il eut, après 1807, une grande influence comme interprète. Il a été l'initiateur de la tendance envers les tournées extensives de concert pour guitaristes, il a étendu ainsi l'acceptation de la guitare comme instrument sérieux à travers l'Europe. L'influence de Mauro Giuliani dans la vie musicale de Vienne fut considérable. Il fut l'initiateur des concerts pour guitare et orchestre. À cause de ses talents musicaux et de ses capacités techniques hors du commun, il a fréquemment performé avec quelques unes des plus importantes figures musicales de l'époque.

Giuliani avait comme collègues associés Karl Seidler, Spohr, Loder et Anton Diabelli. Quoique Diabelli (1781-1858) fut à la fois pianiste et guitariste, plus important encore était le fait qu'il fut éditeur de musique. C'est en vertu de cette fonction que son association avec Giuliani se révéla particulièrement profitable. Il publia plusieurs compositions pour guitare, incluant celles de Giuliani, et les efforts qu'il investit dans la promotion de la guitare eurent un effet marqué sur la popularité de l'instrument. On a attribué, pendant un temps, à la fille de Giuliani, Emilia, la découverte des harmoniques sur la guitare.

Franz Schubert (1797-1828) a joué et composé de la musique pour la guitare. Trop pauvre pour posséder un piano, il utilisait la guitare pour composer. Il composa beaucoup de mélodies merveilleuses avec accompagnement de guitare mais sa plus importante contribution envers la littérature pour la guitare reste, cependant, son Quatuor pour flûte, guitare, alto et violoncelle.

Plusieurs autres guitaristes italiens suivirent l'exemple de Giuliani en donnant des concerts et en éditant leur musique à Vienne. L'un des plus importants était Luigi Legnani (1790-1877). Il développa une technique et une virtuosité qui, éventuellement, surpassèrent celles de Giuliani.
Parmi les nombreux intérêts de Legnani figurait celui de la construction de guitare. Il fit plusieurs suggestions qui conduisirent à des améliorations valables de la guitare. Il était un compositeur prolifique. Ses compositions vont jusqu'à l'opus 250 et incluent un concerto, des duos, des trios, des variations, trente-six Cappricios et un Scherzo.

Matteo Bavilaqua, un autre guitariste italien célèbre, publia plusieurs oeuvres pour guitare seule de même que des compositions pour guitare et piano, guitare et flûte, etc.

Parmi les guitaristes bohémiens, Wenzeslaus Matiegka (1773-1830) a été le plus important. Sa musique, à la fois pour guitare seule et pour guitare avec d'autres instruments de musique de chambre, inclut plus de trente compositions.

Parmi les guitaristes allemands, nous pouvons noter Leonhard Schulz qui était un interprète de fort calibre.

Fernando Sor

Les principaux représentants de l'école "expressioniste" étaient les Espagnols Sor et Aguado, ainsi que les Italiens Carulli, Carcassi, et Giuliani. Figure éminente du groupe, Fernando Sor a été le plus grand guitariste de la période romantique. Fils d'un marchand catalan, il naquit à Barcelone en 1778 et reçut une formation musicale à la chorale du monastère de Montserrat avoisinant.
À l'âge de 18 ans, Sor écrivit un opéra, Télémaque sur l'Île de Calypso qui fut produit à Barcelone en 1797.
Pendant la période troublée de l'occupation française, Sor fut appelé sous les drapeaux. Lorsque les Français se retirèrent, défaits par Wellington et les armées de guérilla espagnoles, Sor n'eut pas d'autre choix que de partir avec eux. Après 1812, il vécut à Paris la majeure partie du temps, où il donna des concerts charmant le tout Paris.
Il fit ses débuts à Londres en 1815 où il fut le premier et seul guitariste à avoir jamais été invité à performer avec la Société philharmonique de Londres. En 1817, il apparut comme soliste à son propre concert Concertante for Spanish Guitar and Strings. Durant les années 1820, il voyagea en Allemagne et ensuite en Russie. À Moscou, il produisit trois de ses ballets. À la mort du Tsar Alexandre 1er en 1825, Sor composa une marche funèbre à la demande du nouveau Tsar Nicolas 1er. Lors de son retour en France, il travailla inlassablement comme professeur et compositeur.

Ses compositions se chiffrent à plus de 250 ou 300 oeuvres allant de pièces de salon jusqu'à des opéras complets. Ses pièces de musique majeures les plus connues sont des ballets - Cendrillon et Gil Blas. Grâce à son goût et connaissances pour la danse, il était à son mieux lorsqu'il composait des valses, menuets, galops, boléros, et ainsi de suite. Il écrivit, pour le bénéfice d'une encyclopédie française, la première étude faisant autorité sur des danses espagnoles telles que le boléro, seguidilla, murciana et sevillana. Dans un style plus classique, il composa des sonates, fantaisies, et des séries de variations sur des thèmes de Mozart, Hummel et Paisiello.

Cependant, le plus grand haut fait de Sor demeure sa Méthode pour la guitare de 1830 - certainement le plus brillant livre de méthode pour la guitare jamais écrit. Cela est le fruit de quarante années d'expérience.

Stimulés par les innovations et développements dans la technique de guitare et par la demande pour des instruments plus perfectionnés, de plus en plus de luthiers travaillèrent fort afin de satisfaire aux exigences changeantes et de produire des instruments rencontrant ces exigences.
Johann Georg Staufer (1778-1853) était un remarquable fabricant de guitares établi à Vienne. En plus de lui attribuer l'invention de la guitare d'amour, il a également acquis une réputation comme fabricant de guitares de première qualité.

Johann Gottfried Scherzer (1843-1870) prit la relève de l'atelier de Staufer. À la suite de ses expériences intensives dans l'amélioration de la sonorité de la guitare et profitant de ses contacts avec des physiciens pour parvenir à son but, il devint l'un des premiers fabricants de guitares à utiliser une approche scientifique, ce qui eut comme résultat la production de guitares de concert de haute qualité.

Interprètes russes

L'invention de la guitare russe à sept cordes a été attribuée à Andreas O. Sichra (1772-1861). Ses 75 compositions pour la guitare à sept cordes sont devenues la base d'une littérature riche à l'égard de cet instrument. Il a écrit une excellente méthode pour la guitare.
Les principes et méthodes d'enseignement de Sichra ont produit plusieurs des excellents guitaristes de Russie: Simeon N. Aksenow (1773-1853) qui est parmi ceux à qui l'on attribue la mise en valeur de l'utilisation des harmoniques; W. I. Swinzow qui a été l'un des premiers virtuoses de la guitare à sept cordes à se produire dans des salles devant un public important.

La prédominance de la guitare à sept cordes en Russie n'a d'aucune façon exclu la guitare à six cordes de la vie musicale du pays. Marcus D. Sokolowski (1818-1883) fut l'un de ceux à maîtriser la guitare à six cordes après avoir débuté sa carrière musicale comme violoniste et violoncelliste.

L'un des musiciens les plus éminents de Russie a apporté une contribution à l'histoire de la guitare. Nicolas P. Makarow (1810-1890) enregistra au jour le jour ses impressions personnelles sur les personnalités et aptitudes musicales des nombreux célèbres guitaristes qu'il entendit à travers l'Europe. En 1856, il organisa à Bruxelles un concours pour la meilleure composition de guitare ainsi que pour la guitare fabriquée de plus haute qualité. Les premier et second prix pour la meilleure composition furent gagnés par Napoléon Coste et Johann Mertz respectivement. Le premier prix pour la meilleure guitare alla à Johann Scherzer de Vienna, le second prix à Ivan F. Archusen de Russie.

En 1823, la fameuse ballerine française Madame Hullin Sor, épouse de Fernando Sor, vint à Moscou afin d'exécuter plusieurs ballets sous la musique écrite par son mari. Sor visita la Russie lui-même et, en souvenir de son voyage dans ce pays, composa un duo de guitares intitulé Souvenir de Russie.

Maîtres italiens

La compétence et la supériorité des interprètes guitaristes italiens étaient telles que leur influence s'est fait sentir dans toute l'Europe et aussi dans les Amériques.

Fernando Carulli naquit à Naples en 1770 et mourut à Paris en 1841. D'abord violoncelliste, il se consacra exclusivement, plus tard, à la guitare et devint l'un des plus talentueux virtuoses guitaristes d'Italie. À Paris, il s'est fait une réputation en jouant dans des récitals de salon, en composant ses 360 oeuvres, de même qu'une méthode qui est toujours disponible (Carulli, méthode complète pour guitare en 3 volumes, Ricordi). Il mit au point une guitare avec quatre cordes de basse en plus (la décacorde). Ses récitals contribuèrent à faire de Paris un formidable centre d'activité pour la guitare.

Son successeur Matteo Carcassi (1792-1853) développa la technique de Carulli au moyen de sa Méthode complète pour la guitare qui devint la méthode d'étude la plus universellement utilisée au 19ème siècle. Carcassi vint à Paris après des récitals à succès en Allemagne, Italie et en Angleterre auparavant. Il était un grand virtuose et, avec le temps, sa technique devint plus populaire que celle de Carulli.

Niccolò Paganini (1782-1840) est mieux connu comme virtuose violoniste mais il était également un très grand virtuose guitariste. Il a presque autant composé pour la guitare que pour le violon: en fait, pratiquement tout ce qu'il a publié dans sa vie contient au moins un passage pour la guitare. Ses compositions se chiffrent à 140 petites pièces en solo, un certain nombre de sonates pour violon et guitare, des quatuors pour violon, alto, violoncelle et guitare, des trios pour guitare et deux instruments à cordes. L'intérêt de Paganini envers la guitare l'a fait entrer en contact avec plusieurs des personnalités les plus importantes du monde de la guitare, parmi lesquelles figuraient Zani de Ferranti et Legnani.

Zani de Ferranti (1800-1878) a été qualifié d'un des plus grands virtuoses guitaristes de son époque. Hector Berlioz fait allusion à Ferranti dans son traité de l'instrumentation. Zani de Ferranti a beaucoup plus voyagé que la plupart des interprètes de son temps. Il est finalement allé en Amérique et eut la distinction d'être l'un des premiers virtuoses guitaristes reconnus à avoir fait une tournée aux États-Unis. Sa contribution au répertoire de pièces de guitare consiste en plusieurs solos. Ces oeuvres incluent des fantaisies, nocturnes ainsi que plusieurs autres pièces.

À peu près vers la même époque, un personnage de grande valeur apparut dans la personne de Napoléon Coste (1806-1883). Après s'être établi à Paris en 1830 où il s'associa avec d'importants guitaristes tels que Aguado, Sor, Carcassi et Carulli, il joua jusqu'en 1863 lorsqu'un accident rendit sa main droite invalide. Il composa environ 50 oeuvres et a été l'un des premiers guitaristes à entreprendre une transcription en notation moderne de musique du 17ème siècle. En fait, sa contribution la plus importante repose en la force d'impulsion qu'il a donné à la renaissance de l'intérêt dans la musique de guitare baroque.

L'intense activité dans le domaine de l'interprétation, des virtuoses, avait comme égal les efforts des fabricants d'instrument dans le but de produire non seulement plus mais de meilleures guitares. Parmi les nombreux importants fabricants de guitare de l'époque, plusieurs des meilleurs étaient membres de la famille Fabricatore. Gennaro Fabricatore travaillait durant la première moitié du 19ème siècle. Son style se rapprochait d'une étape de la forme moderne de la guitare qui allait évoluer et prendre forme plus tard dans ce siècle. À Paris, le luthier René François Lacôte devint l'un des plus importants fabricants de guitare du siècle.

Bien que la caractéristique la plus frappante du 19ème siècle ait été le grand nombre de maîtres virtuoses ambulants, l'utilisation de la guitare dans la musique de chambre devint aussi plus marquée à cette époque. Parmi les compositeurs qui produisirent de telles oeuvres se trouvaient Johann Bayer, Joseph Küffner, Johann Kapeller et Johann Kaspar Mertz (1806-1856). Mertz utilisait une guitare à huit cordes et, plus tard, une guitare à dix cordes.

Partout où la guitare devint populaire, elle attira l'attention de compositeurs éminents qui dès lors composèrent pour elle. Von Weber (1786-1826) a composé pour la guitare. Richard Wagner (1813-1883) est connu pour s'être souvent intéressé à cet instrument pour s'aider lors de ses compositions, il a écrit des accompagnements pour guitare.

L'un des développements saillants au 19ème siècle pourrait possiblement être qualifié de renaissance de la guitare en Angleterre. Tôt dans l'histoire de l'évolution de la guitare, ce pays a joué un rôle, rôle cependant qu'il n'a pas conservé. Lorsque Londres devint, au 19ème siècle, un centre musical d'importance à l'égal de Paris, Vienne et Saint-Pétersbourg, un grand nombre de guitaristes y furent attirés et vinrent s'y exécuter et exposer largement les Anglais à la musique de guitare, ce qui eut pour effet, en conséquence, de raviver et intensifier l'intérêt du public envers l'instrument. Comme on pouvait s'y attendre, les luthiers prospérèrent en Angleterre pendant ce temps.

Guitaristes d'Espagne

À la même époque, l'Espagne a produit plusieurs guitaristes virtuoses exceptionnels et il est indiscutable que la musique pour guitare a connu un essor remarquable dans l'Espagne du 19ème siècle. Dans le passé, déjà, les guitaristes virtuoses ainsi que les principaux chefs de file espagnols de la guitare avaient obtenu un grand succès en dehors de leur pays d'origine. Fernando Sor est un exemple de ces guitaristes émigrants.

Dionisio Aguado (1784-1849) était un grand virtuose et compositeur. Il était aussi un important pédagogue et sa Metodo para guitarra est toujours considérée comme l'une des meilleures méthodes d'enseignement écrites au 19ème siècle. Sa méthode a été traduite dans plusieurs langues et rééditée plusieurs fois. Il est à l'origine de l'utilisation d'un support afin de soutenir l'instrument tout en jouant en position assise.

Julian Arcas (1832-1882) était un autre virtuoses guitariste espagnol. Après avoir fait la tournée de l'Espagne, il est allé en Angleterre et a donné une performance au Brighton Pavilion en présence de membres de la famille royale. Ses interprétations furent très appréciées. Après être retourné en Espagne, il a continué à donner des concerts et est devenu professeur au conservatoire royal. Pas moins de 80 de ses compositions ont été publiées.

Francisco Tarrega

Les travaux de Francisoc Tarrega (1852-1909) représentent probablement la plus importante contribution pédagogique et de technique de guitare, venant d'Espagne. Cela inclut ses compositions qui se classent parmi les meilleures de la fin du 19ème siècle.

Tarrega avait huit ans quand il commença à étudier la guitare. Il a fait par après des études au Conservatoire de musique de Madrid où il devint plus tard professeur de guitare. Il a aussi enseigné au Conservatoire de Barcelone et réalisa plus de 100 adaptations d'oeuvres de Bach, Handel, Mozart et Schubert. De plus, il a réalisé plusieurs compositions: préludes, études, valses, qui sont le reflet d'une harmonie de plus en plus complexe ainsi que d'une technique rendue possible grâce à sa nouvelle approche face à la façon de jouer la guitare.
Cette nouvelle approche impliquait un changement majeur: la position de la main droite perpendiculairement aux cordes au lieu d'être tenue de façon oblique.

Grâce à la méthode de position perpendiculaire des mains, de Tarrega, la technique dite "de la liaison de notes en utilisant la main gauche seule" devint plus facile et le son en était plus clair. Dans tous les aspects ayant trait à la guitare classique, l'oeuvre et le talent de Tarrega étaient certains et ont été d'un secours considérable vis-à-vis l'élaboration de la technique moderne de guitare classique. Ils ont contribué à relancer la popularité de la guitare, qui avait décliné lors des années précédentes. Soudainement, apparut une nouvelle génération de compositeurs qui pouvaient interpréter, au monde extérieur, la musique espagnole dans sa plus pure tradition: Isaac Albéniz (1860-1909), Enrique Granados (1967-1916), et Manuel de Falla (1876-1946). Tous étaient de grands admirateurs de la guitare, mais seul Albéniz grandit en jouant de la guitare aussi bien que du piano. Albéniz allait devenir un des grands pianistes du siècle mais il composait pour cet instrument comme s'il s'agissait d'une guitare. Plusieurs de ses oeuvres sont éminemment bien adaptées à la transcription pour guitare.

Après la mort de Tarrega en 1909, son oeuvre fut poursuivie par un cercle d'élèves doués, incluant Emilio Pujol, Miguel Llobet, Daniel Fortea, et Alberto Obregón.

Le luthier Antonio Torres

Parallèlement aux réalisations de Tarrega, se produisaient des développements dans la construction de guitare. Tout comme l'approche de Tarrega conduisit à établir une fondation solide et développée de l'amélioration de la technique de la guitare, le travail du célèbre fabricant de guitare Antonio Torres Jurado (1817-1892) a conduit directement à la forme de base de la guitare telle que nous la connaissons  (fig.14). Il a attaché beaucoup d'importance à la caisse de résonance dans la qualité du son produit. Il a également perfectionné et pourrait être à l'origine de l'utilisation de la structure de barrage en forme d'éventail à l'intérieur de la caisse dans le but de produire un son plus riche. Cependant, Pages (le luthier que Sor et Aguado recommandaient) utilisait cette structure depuis 1790. Panormo a utilisé la structure de barrage en éventail dans le style espagnol depuis 1820. Il a standardisé la longueur des cordes à 65 cm, longueur toujours utilisée aujourd'hui mais les guitares vers 1800-1810 avaient cette longueur de corde aussi. Stauffer utilisait une longueur de 647 mm, Lacôte: 647 mm, etc - en fonction de la dimension des mains du joueur. La longueur de cordes de 65 cm, de Torres, est devenue un standard parce que chacun l'a adoptée. Il a également standardisé la structure moderne des touches - plus larges et épaisses que sur les instruments précédents - et a conçu le modèle du chevalet collé quasi identique à celui que l'on trouve aujourd'hui sur les guitares classiques modernes mais le chevalet trouve son origine dans les guitares baroques et était utilisé sur les guitares espagnoles à travers tout le 19ème siècle. 

Les innovations de Torres résultèrent en la fondation d'une vraie école espagnole de construction de guitare dont les membres éventuellement inclurent les plus importants luthiers de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle. Parmi ces luthiers, on retrouve la famille Ramirez.

Autres constructeurs

Fernando Sor mentionne plusieurs constructeurs dans sa "Méthode de guitare espagnole", éditée chez Tecla: «M. J. Panormo a fabriqué quelques guitares sous ma direction, tout comme M. Schroeder à Petersburgh... Par rapport à la caisse, les guitares napolitaines en général ont surpassé pendant longtemps, à mon avis, les guitares françaises ou allemandes; mais ce n'est plus le cas maintenant. Si j'avais à acheter une guitare, je me la procurerais chez M. Joseph Martinez, de Malaga, ou chez M. Lacôte... Les guitares que j'ai toujours préférées sont celles de Alonzo de Madrid, de Pages et Benediz de Cadiz, Joseph et Manuel Martinez de Malaga, ou Rada, successeur et élève du précédent, ainsi que celles de M. Lacôte de Paris. D'autres instruments peuvent être supérieurs, mais je ne les ai jamais essayés.» 

Durant le 19ème siècle, presque chaque constructeur faisait une guitare avec une forme, dimension et style différent. Torres s'est inspiré de ces différents styles pour ses guitares - à partir des demandes de Julian Arcas. Tarrega aimait le son de la guitare de de son professeur Arcas, la guitare de Torres aussi quoique un peu moins.

Popularité grandissante de la guitare en Amérique

La guitare était connue au Nouveau Monde depuis une époque aussi lointaine que le 16ème siècle lorsque les colonisateurs espagnols vendirent des vihuelas aux Indiens aztèques. La venue d'artistes espagnols et portugais a sans aucun doute fait beaucoup pour favoriser la popularité de cet instrument et, en Amérique du Sud en particulier, leurs activités ont été non seulement l'instrument de la publicité de la guitare mais en ont fait aussi aussi le véhicule de la musique folklorique dans plusieurs pays.
De ces développements a résulté une augmentation d'un nombre de guitaristes connus et de fabricants de guitares en Amérique du Sud et en Amérique du Nord.

La popularité croissante de la guitare a créé une plus grande demande envers cet instrument. Plus tard au 19ème siècle, on a répondu à cette demande accrue au moyen de la fabrication en usine en plus de la fabrication artisanale traditionnelle.

Jusqu'à un certain point, les événements ayant eu lieu au 19ème siècle - l'évolution de l'instrument, les plus grandes occasions et facilité de voyager pour les maîtres interprètes, la distribution plus étendue de la guitare - peuvent être considérés comme naturels et comme faisant partie d'un processus d'évolution prévisible. L'époque révolue de la fabrication d'instruments totalement faits à la main a été remplacée pour la première fois par des machines capables de production en masse.
Plusieurs de ces événements ont pavé la voie à ceux qui devaient prendre place au 20ème siècle.

Le 20ème siècle

Notre siècle a été et continue d'être le témoin d'une vague sans précédent dans l'acceptation de la guitare comme instrument utilisé pour l'expression artistique importante. En aucune autre époque de son histoire, la guitare n'a été aussi appréciée comme instrument de concert.

On reconnaît deux raisons à la base de l'énorme popularité de la guitare aujourd'hui. La première et la plus évidente est reliée à des phénomènes propres au 20ème siècle. Les progrès révolutionnaires de la technologie et le développement des communications au moyen des mass media, ainsi que des moyens de transport plus rapides et efficaces sont là les aspects les plus notables de ce siècle. La radio, la télévision, l'industrie de l'enregistrement, les communications par satellites, les déplacements par réacté, etc. ont tous contribué à universaliser l'exposition de la guitare. Les musiciens peuvent maintenant donner des concerts partout dans le monde à l'intérieur d'une seule saison. Ils peuvent atteindre des auditoires très importants - non seulement ceux présents sur les lieux du concert mais aussi ceux qui suivent le concert à la télévision, qui écoutent la radio et aussi joindre des auditeurs d'enregistrements, et des millions d'entre ceux qui utilisent l'ordinateur et l'Internet. Plus de gens que jamais sont, ainsi, attirés à participer aussi bien comme compositeurs, interprètes ou auditeurs; plus d'occasions sont créées qui font surgir l'intérêt pour la guitare.

La seconde raison, bien que moins spectaculaire, n'est pas moins significative. Elle est un prolongement, une conséquence naturelle des développements qui se sont produits lors des siècles précédents.
On se souviendra que vers la fin du 19ème siècle, Tarrega a développé et élevé la technique de la guitare au niveau d'un art véritable, niveau précédent la prochaine étape que nous connaissons comme étant la technique moderne. Les grands fabricants de guitare, plus particulièrement Torres, avaient développé un instrument qui, avec de légères modifications, est en tout point égal jusqu'à ce jour à la forme classique de la guitare. Ces deux événements marquants devaient ouvrir la voie à la pleine réalisation du potentiel de la guitare au 20ème siècle.

Tarrega a eu plusieurs élèves remarquables, cependant le plus important a été de loin Miguel Llobet (1878-1937). Llobet donna des concerts à travers l'Espagne. Il a joué à Paris, en Angleterre, aux États-Unis, en Amérique du Sud, à Berlin, à Vienne, bref, dans presque toutes les villes importantes du monde occidental. Llobet était reconnu comme étant un maître et un virtuose suprême de la guitare.

Il a enseigné à un nombre considérable de guitaristes contemporains hors du commun dont Maria Luisa Anido (1907-) et José Rey de la Torre de Cuba.

Le titre de géant virtuose guitariste du 20ème siècle revient à Andres Ségovia (1893-1987) un ami intime de Miguel Llobet. Ségovia a été obligé d'apprendre la guitare par lui-même et devint ainsi un autodidacte de cet instrument. Il a éventuellement développé une technique qu'on pourrait qualifier d'amélioration de celle de Tarrega et l'un des aspects les plus importants de cette technique, par-dessus toute chose, a rapport à la précision de la main droite en particulier. Pendant plus d'un demi siècle, année après année, il a donné des concerts à travers le monde. Il a à son crédit d'innombrables performances radiodiffusées et télévisées. Il a mis sous disque pratiquement son répertoire tout entier.

L'implication de Ségovia dans la guitare va au-delà de la simple interprétation de pièces.

Il a inspiré des compositeurs contemporains à écrire des pièces pour la guitare. Mario Castelnuovo-Tedesco a composé le premier concerto pour guitare du 20ème siècle (1939).

Également, sous l'instigation de Ségovia, le Mexicain Manuel Ponce, l'Espagnol Joaquim Rodrigo et le Polonais Alexander Tansman ont composé pour la guitare.

Ségovia a enseigné à des générations de guitaristes. Alirio Diaz était un des élèves les plus remarquables de Ségovia et est devenu un des guitaristes dominants internationaux, ayant connu beaucoup de succès dans l'interprétation de la musique latino-américaine.
Narciso Yepes (1927-1997), un compatriote espagnol de Ségovia, était un autre guitariste virtuose possédant une technique impeccable. Il a donné son premier concert public à vingt ans et est devenu par la suite un interprète de réputation internationale.

Des interprètes de calibre international sont venus d'autres pays également tels Karl Scheit, Konrad Ragossnig.

Parmi ces interprètes, deux Anglais, Julian Bream (1933-) et John Williams (1941-) ont démontré de très grandes capacités et sont devenus des virtuoses de grande envergure.

Julian Bream

Julian Bream a appris en écoutant la radio et en étudiant la technique d'autres guitaristes. Il a reçu une formation comme pianiste, violoncelliste et en composition au Royal College of Music. Le premier concert de Bream à Londres a eu lieu au Wigmore Hall en 1951. Depuis lors, il a mené une vie de musicien occupé et couronné de succès, partageant son temps entre les performances dans son pays, les studios d'enregistrement, et les salles de concert. Ses goûts musicaux sont variés et sa réputation à titre de joueur de luth est aussi fameuse que comme guitariste. Comme guitariste, son répertoire s'étend de la Chaconne de Bach aux oeuvres de compositeurs contemporains. Il a beaucoup contribué à promouvoir la musique contemporaine pour la guitare.

John Williams

Né en Australie en 1941, John Williams a commencé à étudier la guitare par son père, fondateur du Centre de la guitare espagnole à Londres. En 1952, il a été présenté à Ségovia qui l'a pris comme élève. Sur les conseils de Ségovia, il fit son entrée à l'Academia Musicale Chigiana à Sienne. De retour en Angleterre, il a étudié le piano et la théorie musicale de 1956 à 1959. Ses débuts à Londres au Wigmore Hall eurent lieu en 1958 et en peu de temps son nom devint synonyme de perfection en Angleterre et au-delà.
John Williams est toujours l'un des plus talentueux interprètes de guitare classique possédant une remarquable technique complète. Son répertoire varie de transcriptions de musique ancienne de luth à des oeuvres de compositeurs sud-américains et contemporains. Il a changé son style de classique à une musique non-classique. Il a expérimenté la musique de Jazz en adaptant et interprétant des oeuvres de Bach, Scarlatti, Villa-Lobos et d'Albéniz selon ce style de musique. Il s'est aventuré dans le domaine de la guitare électrique et de la musique pop.

 

L'interprétation en duo a été rendue populaire par l'équipe Alexandre Lagoya et Ida Presti; depuis lors le nombre de ces duos s'est accru, de même que les pièces de musique composées pour eux.

Eliot Fisk

Né à Philadelphie, Eliot Fisk a reçu une maîtrise en science musicale M.M.A. à l'Université Yale, où il a étudié avec le claveciniste Ralph Kirkpatrick. Immédiatement après avoir obtenu son diplôme, il fut sollicité dans le but de mettre sur pied le département de guitare de l'École de musique de l'Université Yale. En 1974, on l'a présenté à son idole, Andres Segovia, qui lui a donné des leçons privées pendant plusieurs années. En plus de sa carrière comme interprète, Eliot Fisk est très engagé dans une carrière d'enseignant. Il est professeur de guitare au Mozarteum à Salzbourg en Autriche où il enseigne à de talentueux jeunes guitaristes provenant d'une douzaine de pays différents. M. Fisk donne aussi de nombreux cours en particulier et réside à travers le monde. Né avec le goût du risque et virtuose possédant une imagination débordante agitée, Eliot Fisk a apporté une toute nouvelle dimension à l'interprétation de guitare classique. Il a traité les demandes de compositeurs contemporains par une imposante prestation de musique de guitare tout comme pour ses propres transcriptions d'oeuvres de Bach, D. Scarlatti, Haydn, Mozart, Mendelssohn, Granados, Albéniz et autres. Un grand interprète en récitals et soliste avec orchestres, il joue régulièrement également avec divers ensembles de musique de chambre.

David Russell

Né en Écosse, David Russell est déménagé tôt à Minorque où il s'est intéressé à la guitare. Ul a étudié à la Royal Academy of Music et a mérité le prix de guitare Julian Bream Guitar. Il est le récipiendaire des compétitions Andrés Segovia et Francisco Tárrega. En 2003, on lui a donné la Médaille d'honneur du Conservatoire des Baléares. Il a dait la tournée de New-York, Londres, Tokyo, Los Angeles, Amsterdam, etc.

Liona Boyd

Originaire de Londres, Angleterre, Liona boyd a émigré au Canada à l'âge de 8 ans. Elle est graduée de l'Université de Toronto en interprétation et s'est mérité, la même année,  la Compétition nationale royale canadienne de musique. En 1972-1974, elle a étudié avec Alexandre Lagoya. Elle a débuté sa carrière au Carnegie Hall de New-York en 1975 et a interptété dans des milliers de concerts de douzaines de pays. Elle s'est mérité cinq fois la mention de meilleure guitariste classique par le magazine Guitar Player.

 

Développements nouveaux dans la construction de guitare

Le réalisations monumentales de l'école espagnole se retrouvent dans les guitares de  Santos, Hernandez et de José Ramirez de Calaretta. Hermann Hauser a été un important luthier du 20ème siècle. Ses excellents instruments ont été utilisés par plusieurs guitaristes de concert contemporains.

La fabrication de guitares a été faite selon les traditions du passé et en modifiant quelque peu celles-ci dans le but de produire de meilleurs instruments. Grâce à la technologie et à l'innovation, les vieilles cordes de boyau ont été remplacées par des cordes de nylon. Cette dernière innovation a beaucoup révolutionné l'art de jouer de la guitare. Puisque les cordes en nylon sont beaucoup plus résistantes, ont moins souvent besoin d'être accordées et produisent un son de meilleure qualité que celles en boyau, elles sont plus pratiques et demandées.

Actuellement, la guitare jouit d'une assise solide au niveau international. Elle est enseignée à travers le monde. Après la Seconde guerre mondiale, la guitare est devenue extrêmement populaire au Japon et ce pays a produit un grand nombre d'interprètes, de professeurs et de fabricants de cet instrument.
Pratiquement partout, des magazines traitant de la guitare sont publiés et disponibles.
Des périodiques internationaux sur la guitare existent et publient des articles sur des activités se rapportant à la guitare à travers le monde: le Classical Guitar Magazine, publié en Angleterre, le Classical Guitar et The Guitar Review, publié à New-York, ont un tirage international. Ils sont également publiés sur Internet.
Des Sociétés de guitare se sont multipliées partout.

L'éclosion de sociétés, d'associations et d'organisations dévouées à l'avancement de la guitare ou à  un ou plusieurs aspects y étant associés apportent un témoignage supplémentaire de l'intérêt universel envers cet instrument. Ces organisations présentent de jeunes guitaristes dans des récitals, encouragent l'étude de cet instrument, et se consacrent à un grand nombre de fins ayant en commun la propagation d'activités pertinentes à la guitare. Les récitals de guitare se sont multipliés de nême que les compétitions de niveau national et international.

RÉFÉRENCES

Grunfeld, Frederic V.: "The Art and Times of the Guitar", Collier MacMillan Publishers, London 1969.

Sparks, Paul: "Guitar performance in the nineteenth and twentieth centuries", Performance Practice Review Vol.10 No.1, 1997,: 71-79.

Tyler James: "The guitar and its performance from the fifteenth to eighteenth centuries", Performance Practice Review Vol.10 No.1, 1997,: 61-70.

Bacon, Tony et Day Paul: "Le grand livre de la guitare", traduit par Patricia Mathieu, Editions Minerva SA, Genève-Paris 1992.

"What is a Harp Guitar:  http://www.harpguitars.net/history/org/hgorg.htm

"Organology: HarpGuitar "Relatives"http://www.harpguitars.net/history/org/org-fretted_hgs.htm

The Guitar Foundation of America : http://www.guitarfoundation.org/

 

 

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